Pour la première fois dans l’Histoire, le manuscrit d’un livre à succès est mis en vente sous forme de NFT

NFT a été le mot le plus recherché de 2021 selon Collins. Alors, comment mieux commencer la nouvelle année qu’en écrivant une nouvelle page de cette jeune saga ? C’est dans cette optique que la maison Boischaut orchestre la métamorphose en NFT - et la mise en vente - du livre phare de deux experts de la cryptomonnaie.

Par Marc-Olivier BERNARD, publié le 22 décembre 2021, mis à jour le 09/01/2022

Après une première vente d’art numérique Transition NFT réalisée le 23 octobre 2021, la société de ventes volontaires (SVV) Boischaut organise à Paris le 15 janvier 2022 la première vente aux enchères d’un fichier d’auteur avec certificat NFT, du Best-Seller « Bitcoin et les cryptomonnaies », de Daniel Ichbiah et Jean-Martial Lefranc, publié aux Éditions First, dans la collection Pour les nuls.

Le lot mis en vente est constitué :

• des fichiers Word constitutifs des première et deuxième éditions (80% de différences entre les versions), avec un droit d’usage défini par contrat, correspondant à usage strictement personnel et non commercial (voir section suivante)

• du certificat NFT associé à ces fichiers, créé sur la Blockchain Polygon par la société Āto (→ voir le lien sur la Blochain Polygon)

• d’un tirage papier des fichiers, signé des auteurs

• du droit, pour l’acquéreur initial du NFT d’être cité dans la 3e édition du livre, en tant que propriétaire de ce NFT à caractère historique

Malgré la vente conjointe d’une part des fichiers avec leur certificat NFT et d’autre part du tirage signé, l’acquéreur pourra revendre ultérieurement ces deux parties de lot séparément, s’il le juge plus opportun.

Ci-dessus  : Extrait du Chapitre 5 du fichier de la seconde édition, « Bitcoin et les cryptomonnaies pour les nuls  », de Daniel Ichbiah et Jean-Martial Lefranc.

Informations pratiques sur la vente

• La vente sera réalisée sur Interenchères Online, du 8 au 15 janvier 2021 avec une heure de clôture fixée à 20h, heure de Paris

• Estimation du lot : en tant que première vente sur ce segment que nous créons, il est délicat de proposer une estimation, mais pour la forme nous posons une estimation à 2000/3000€. Nous avons opéré un choix original pour le prix de départ : vous en saurez plus en consultant le dernier paragraphe de cette page

• Pour enchérir, il est nécessaire de créer un compte sur le site Interenchères

• L’acquéreur qui le souhaite pourra être accompagné par notre partenaire Āto, pour la création d’un wallet (portefeuille) MetaMask, permettant la détention du NFT

• Les frais de vente s’élèvent à 26% HT (frais acheteurs, création du wallet et transfert) + 3% HT (Online Interenchères), soit 34,8% TTC

• Le tirage papier des fichiers, signé des auteurs peut être remis en mains propres dans nos locaux (Paris, Rambouillet) ou expédiés (frais à la charge de l’acquéreur)

Pour toute question complémentaire, merci de contacter Marc-Olivier BERNARD par téléphone (06 20 10 00 56) ou par email (mob@boischaut.fr).

Un contrat qui sécurise les parties et crée de la valeur dans l’écosystème NFT

L’acquisition est sécurisée par un contrat rédigé par la société Āto, à l’image de celui accompagnant première vente d’art numérique Transition NFT. Ce contrat de conditions générales d’utilisation du NFT et de licence d’utilisation des fichiers Word associés permet de pallier le vide juridique entourant la vente de fichiers numériques en définissant des règles contractuelles sur les parties concernées, auteurs des fichiers, acquéreur et tiers de confiance (SVV Boischaut, séquestre Huissier), les plus importantes étant :

• La définition des conditions d’utilisations possibles par le propriétaire du certificat NFT (Art. 2.4), correspondant à un usage strictement privé, pour une utilisation personnelle et non commerciale, cet usage incluant la possibilité d’imprimer les fichiers, mais pour son propre usage uniquement, excluant le droit de le distribuer à des tiers, même gratuitement.

• La conservation des œuvres numériques auprès d’un séquestre (Art. 2.4). Les fichiers Word sont communiqués à l’acquéreur par la SVV Boischaut et peuvent être restitués ultérieurement, ainsi qu’à tout acquéreur ultérieur. Le certificat NFT contient une vue résumée des fichiers et une empreinte des fichiers (hachage SHA 384).

• La possibilité de faire rétablir un nouveau certificat NFT en cas de perte ou de vol (Art. 4.5). Dans l’un de ces cas, dûment justifié, un nouveau certificat sera créé et l’ancien, inscrit sur une base de données de certificats NFTs volés ou perdus, le nouveau devenant le certificat légitime sur le marché des ventes aux enchères ;

• La définition d’un « droit de suite » en cas de revente ultérieure du certificat NFT (Art. 8.2), fixé à 10%. Comme l’usage le veut en matière de NFT, un pourcentage du prix de revente du certificat NFT doit être reversé aux auteurs ;

• Les garanties de titularité des droits d’auteur, assurant au propriétaire du certificat NFT, une jouissance paisible de son œuvre (Art. 4). Les auteurs s’engagent à ce que les fichiers vendus ne portent pas atteinte aux droits de tiers, pouvant avoir une conséquence future sur la valeur des fichiers vendus, ainsi que du tirage.

Tous ces éléments concourent à créer des certificats de haute qualité juridique, conforme au droit français, ce qui n’est pas généralement le cas des certificats NFTs vendus sur les plateformes. Ce contrat est également présent dans le certificat NFT.

Des manuscrits aux fichiers d’auteurs : un nouveau segment du marché des Lettres et Manuscrits

Des ventes aux enchères de lettres et manuscrits autographes à caractère littéraire, scientifique, artistique ou historique sont régulièrement organisées en France : ce domaine, déjà ancien, constitue l’une des spécialités de Maître Valérie MAUDIEU, commissaire-priseur de Boischaut. Des manuscrits exceptionnels réalisent des records, à l’exemple du manuscrit du roman Ursule Mirouët, d’Honoré de Balzac, adjugé pour 900 000 € le 20 décembre 2017.

Dès la fin du XIXe siècle, nombre d’auteurs se sont mis à rédiger avec une machine à écrire, permettant une forme d’impression directe et d’avoir immédiatement l’esthétique de la page achevée. En conséquence, des « tapuscrits », parfois annotés, sont venus compléter les ventes aux enchères de lettres et manuscrits, à l’instar de la dispersion aux enchères de l’entière collection de tapuscrits de l’auteur de romans policiers Gérard de Villiers.

Depuis 3 décennies environ, la plupart des auteurs ont échangé leur machine à écrire avec un ordinateur et un éditeur, également avec enthousiasme devant les nouvelles possibilités offertes par cette « machine à écrire électronique ». À son tour, le fichier informatique — en général Word, a remplacé le tapuscrit.

L’enjeu de la conservation des fichiers d’auteurs

L’existence d’un marché de collectionneurs sur une classe d’objets contribue significativement à la bonne conservation dans le temps de ces objets. Dans le cas contraire, ces objets dénués de valeur marchande, sont plus à risque d’être détruits, malgré leur intérêt patrimonial ou esthétique, comme c’est parfois le cas des archives de personnalités, dont les ayant droit n’ont pas le réflexe de les confier à des archivistes institutionnels.

Dans le cas des fichiers d’auteurs, conservés parfois sans grande précaution informatique par leur propriétaire ou les intermédiaires tels que les éditeurs, une partie d’entre eux sont déjà perdus à jamais. Or, un fichier d’auteur possède un réel intérêt, car constitue le résultat d’un travail d’un auteur au même titre qu’un cahier manuscrit, avec de possibles annotations, une personnalisation du document, etc. Cette forme est donc tout aussi intéressante, car possède des traces personnelles de l’auteur, même si sous une autre forme que celle de l’écriture manuscrite.

La vente de fichiers numériques désormais possible grâce aux NFTs

Un fichier d’auteur est un fichier informatique, donc facilement et parfaitement duplicable, c’est-à-dire sans le même caractère unique qu’un manuscrit. Cette absence d’unicité qui s’applique à tous les actifs représentés intégralement par des données numériques (photographie, œuvre digitale, etc.) rend sa mise en vente plus délicate.

Or, depuis l’émergence de la technologie Blockchain, qui a permis la création de cryptomonnaies (représentées par des jetons interchangeables ou fongibles, telles des pièces de monnaie) un champ d’application en plein développement est celui des jetons non interchangeables ou non fongibles (Non Fongible Token, NFT), appelés communément « Certificat NFT ». Ceux-ci permettent d’utiliser une Blockchain comme un registre dans lequel les inscriptions sont des certificats NFT, associés de manière directe à des données numériques (un fichier Word, un fichier image, un tweet, etc.).

Cette technologie permet donc de conférer à un objet non unique (des données numériques) un caractère d’unicité, en associant ces données à un certificat qui possède cette unicité. En prime, les certificats NFTs possèdent, grâce aux principes technologiques de la Blockchain, un caractère strictement non modifiable (inaltérable) et permanent dans le temps.

Cette technologie a permis l’essor du marché des actifs digitaux rendus ainsi uniques, principalement dans le domaine de l’art, des « collectibles » mais aussi des « créations intellectuelles » : en juillet 2021, le code source à l’origine du Web a ainsi été mis aux enchères, en août 2021 un article du New York Times de Kevin Roose et enfin, en octobre 2021, un numéro du journal 20 Minutes a été vendu sous forme NFT à Paris, projet initié et porté par la journaliste Laure Beaudonnet.

Que le meilleur gagne !

Pour rester dans l’esprit ludique et festif d’une génération qui affectionne les challenges, nous avons décidé, en accord avec les auteurs, de démarrer l’enchère à 100€, sans fixer de prix de réserve, pour permettre à un grand nombre de candidats acquéreurs de tenter leur chance.