Découvrir l’histoire des Raves grâce aux flyers

Le flyer est indissociable de l’histoire des Raves en France, car permettait au début des années 90 d’informer les Ravers du lieu des soirées « non officielles », puis également tel un rite à perpétuer, également celles qui étaient autorisées.

Par Marc-Olivier BERNARD

L'expertise de notre vente aux enchères est enrichi de la contribution d’un observateur attentif du phénomène Rave : la Direction générale de la police nationale du Ministère de l’Intérieur. En janvier 1995, dans le cadre de la Mission de lutte anti-drogue, cette administration émet un rapport intitulé Les soirées-Rave, des situations à hauts risques » :

« à l’origine, les soirées-Rave étaient annoncées à l’aide de seuls FLYERS (trouvés généralement chez les disquaires), qui indiquent le lieu et la date de la RAVE ainsi que les noms des Disk-Jockeys prévus. Arborant des motifs psychédéliques des plus élaborés, ils font aujourd’hui l’objet de collections. »

Aujourd’hui, le temps (de la prescription si nécessaire) est passé, ces flyers, en provenance directe de Manu CASANA, l’organisateur des premières Rave de France, sont proposés aux enchères, avec un NFT certifiant l’origine.

D’après Michel MULLENDER, également organisateur de Rave et vidéaste qui a immortalisé ces soirées avec sa caméra Sony Hi8, le mode opératoire pour faire venir les Ravers aux soirées « non autorisées » ressemblait à un parcours pour initiés, permettant de tenir secret jusqu’au dernier moment le lieu de la Rave : « Tout commençait par une annonce sur Radio Maxximum, qui indiquait un lieu de rendez-vous à une porte de Paris, où une personne de l’organisation de la Rave distribuait des flyers. Créés et façonnés par les organisateurs eux-mêmes, le contenu était une sorte de Rebus permettant de découvrir un lieu de ralliement à l’extérieur de Paris, où un guide viendrait chercher les participants pour les amener sur les lieux de la Rave ». Ce dispositif était doublé d’un bouche-à-oreille efficace entre les habitués, permettant de communiquer sur les « After », pour lesquels aucun flyer n’était distribué (AFTER RUE LÉON 30 juin 1991 — After de la première Rave autorisée Vidéo de Michel Mullender, lot 41).

Pour les fêtes autorisées, les flyers ont été conservés, mais en divulguant désormais l’adresse de la Rave. D’après Guillaume Bara, auteur de La techno aux éditions Librio musique : « La promotion de ces soirées est assurée par des flyers et des listes d’invitations personnelles. Ces précautions donnent l’impression d’être admis dans un univers secret, défendu et donc bien plus drôle que celui, plus impersonnel, des boites de nuit ou des grands concerts ».

Pour découvrir la suite de l’histoire des Raves avec les flyers

Consultez les lots 1 à 15 du catalogue de la vente L’histoire de la Rave en France, exposée dans le Métavers puis proposée aux enchères

Update cookies preferences